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Senior serious doctor advises against fatty food pointing at slice of pizza standing in hospital hallway with clinic office windows background

Bon ou mauvais pour la santé? 4 croyances élucidées

Qu’est-ce qui est bon ou mauvais pour la santé? Ça peut vite devenir compliqué de choisir des aliments par souci de santé. Est-ce que les légumes surgelés sont tout de même nutritifs par rapport aux légumes frais ? Est-ce que je dois me priver de crevettes et d’œufs pour ma santé cardiovasculaire ? Qu’en est-il du lait ? Consommer du poisson est-il réellement bénéfique pour moi ? Notre nutritionniste fait le point sur ces quatre aliments.

crevettes cholestérolIl faut éviter de manger des crevettes, car elles sont pleines de cholestérol
Faire du cholestérol signifie globalement avoir trop de LDL – le bad guy, et pas suffisamment de HDL – le good guy pour vos vaisseaux sanguins. Or, ceux-ci sont influencés par le type d’acides gras que l’on consomme. Les plus dommageables : les acides gras trans que l’on peut retrouver dans les pâtisseries transformées par exemple. Les acides gras saturés, issus des produits animaux comme le beurre et la viande sont jusqu’à maintenant connus pour augmenter le LDL. À l’inverse, les acides gras insaturés (huile d’olive, de canola, poisson, avocat, etc.) et l’exercice ont tendance à améliorer l’HDL. Quel est le rôle du cholestérol alimentaire là-dedans ? Le cholestérol que l’on retrouve de manière naturelle dans les crevettes, les œufs ainsi que la plupart des protéines de source animale, aurait beaucoup moins d’influence sur les niveaux de LDL ou HDL. Toutefois, là où il y a du cholestérol alimentaire, il y a aussi des gras saturés. Ma suggestion : choisissez des protéines animales dites maigres, telles que les poissons et fruits de mer, les œufs, la volaille et les viandes hachées extra-maigres. À noter que les personnes atteintes d’une maladie cardiovasculaire ou d’hypercholestérolémie familiale doivent modérer leur consommation de cholestérol alimentaire selon les recommandations de leur médecin et nutritionniste.

légumesLes légumes surgelés sont moins nutritifs que les légumes frais. Bonne nouvelle, les légumes surgelés ont une excellente valeur nutritive. La congélation n’altère pas ou peu la qualité des légumes surgelés par rapport aux légumes frais. Au contraire, ce mode de transformation permet de ralentir considérablement la dégradation de l’aliment qui survient de manière naturelle lorsqu’exposé plusieurs jours à l’air, l’humidité et la température ambiante après leur cueillette. Comme quoi, les légumes transportés de la Californie en camion sur plusieurs jours, ce n’est pas nécessairement mieux. Durant le processus de congélation, les légumes fraîchement cueillis – souvent au Québec ou au Canada – sont blanchis, c’est à dire plongés dans de l’eau bouillante et retirés pour être refroidi rapidement. Cela a pour effet de détruire les enzymes naturellement présentes dans les légumes qui sont responsables des changements de couleur, texture et saveur que l’on peut observer avec la congélation. Les légumes sont ensuite tout simplement congelés et ultérieurement distribués pour les consommateurs. Le contenu en nutriments des légumes surgelés est très préservé par rapport aux légumes frais. Les contenus en vitamines, minéraux, fibres et composés phytochimiques sont généralement similaires, et ce, même après 90 jours au congélateur. Seul le bêta-carotène, le précurseur principal de la vitamine A dans notre alimentation, serait réduit par rapport aux légumes frais. Or, celui-ci se trouve facilement dans les patates douces et les carottes, légumes abordables et locaux et ce, même en hiver. Alors, c’est oui pour les légumes surgelés !

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Le poisson est bon pour le cerveau. C’est probablement vrai. Le poisson contient des acides gras oméga-3, qui sont essentiels pour le développement et le bon fonctionnement des cellules du cerveau. Les poissons qui contiennent le plus d’oméga-3 sont ceux dits « gras », tels que le saumon, le hareng, le maquereau et les sardines. Des chercheurs ont rassemblé neuf études qui suivaient des personnes adultes et/ou âgées sur plusieurs années pour découvrir que la consommation d’acides gras insaturés, essentiellement les oméga-3, diminuait le risque de 16% de développer une démence. La démence se caractérise par un déclin cognitif significatif par rapport au niveau de performance antérieur tel que l’apprentissage et la mémoire. Les poissons et fruits de mer contiennent aussi des vitamines du complexe B telles que la vitamine B6 et B12. Dans la même méta-analyse d’études sur les habitudes alimentaires et la démence, on constatait que la consommation de ces vitamines pouvait aussi prévenir le déclin cognitif. Pour ce qui est du cerveau chez les tout-petits, plusieurs études ont rapporté que la consommation de poissons gras chez la mère durant sa grossesse était associée à un meilleur développement neurologique de l’enfant. Comme quoi, le poisson semble bon pour le cerveau jusqu’à preuve du contraire.

lait santéBoire du lait augmente les sécrétions dans la gorge. Faux. Boire du lait n’augmente pas le niveau de mucus dans la gorge que l’on peut avoir lorsqu’on a un rhume. La texture crémeuse du lait, de la boisson de soya ou du yogourt peut toutefois laisser une impression de sécrétions plus épaisses, sans toutefois en stimuler une plus grande production. Le mince film qui enduit la gorge après avoir bu un verre de lait dû à son contenu en gras pourrait aussi expliquer cette sensation désagréable. Les produits laitiers ne sont donc pas nécessairement à proscrire en cas de rhume ou grippe et n’en aggraveront certainement pas les symptômes. Cependant, allez-y selon votre confort. Mettre le lait de côté une journée ou deux dans le pire de votre rhume n’est pas dramatique. À l’inverse, les produits laitiers glacés, comme un popsicle au yogourt grec, peuvent être une solution intéressante pour substituer le lait tout en soulageant la gorge un peu irritée. Ceci étant dit, les personnes qui souffrent d’une allergie au lait – et non intolérance au lactose – peuvent avoir des symptômes au niveau respiratoire ou digestif lorsqu’ils en ingèrent (congestion nasale, toux, difficulté à respirer, enflure de la bouche ou difficulté à avaler) qui rappelle ce mythe alimentaire. Toutefois, cela s’explique par une réaction immunologique et non par les propriétés du lait.

Soren Harnois Leblanc, dt.p., Nutritionniste

Références : Association des allergologues et immunologues du Québec (2016). Allergie au lait, Page consultée le 4 août 2016, URL : http://www.allerg.qc.ca/Information_allergique/3_3c_lait.html Bouzari A., Holstege D., Barrett, D. M. (2015). Mineral, Fiber, and Total Phenolic Retention in Eight Fruits and Vegetables : A comparison of Refrigerated and Frozen Storage, Journal of Agricultural and Food Chemistry, 63(3), p. 951-956. DOI: 10.1021/jf504890k Bouzari A., Holstege D., Barrett, D. M. (2015). Vitamin Retention in Eight Fruits and Vegetables : A comparison of Refrigerated and Frozen Storage, Journal of Agricultural and Food Chemistry, 63(3), p. 957-962. Cao L., Tan L., Wang H-F., Jiang T., Zhu X-C., Lu H., Tan M-S et Yu J-T. (2015). Dietary Patterns and Risk of Dementia : a Systematic Review and Meta-Analysis of Cohort Studies, Molecular Neurobiology, p.1-11, DOI: 10.1007/s12035-015-9516-4 Extenso.org (2016). Maladies cardiovasculaires – Les effets du cholestérol sur le cœur, Page consultée le 2 août 2016, URL : http://www.extenso.org/article/les-effets-du-cholesterol-sur-le-coeur/ Fondation des maladies du cœur et de l’AVC (2012). Les matières grasses, les huiles et le cholestérol, Page consultée le 2 août 2016, URL : http://www.fmcoeur.qc.ca/site/c.kpIQKVOxFoG/b.3670133/k.528A/Mode_de_vie_sain__Les_mati232res_grasses_les_huiles_et_le_cholest233rol.htm Fondation OLO (2012). La consommation d’acides gras oméga-3 dans le contexte OLO : la position du comité scientifique, Communiqué, Montréal, 11 mai 2012, URL : http://fondationolo.ca/wp-content/uploads/2014/09/2012-05-11positioncomitescientifiqueoloomega3.pdf Psychomédia (2015). Qu’est-ce que la démence ? Critères diagnostiques du DSM-5 et symptômes, Page consultée le 8 août 2016, URL : http://www.psychomedia.qc.ca/dsm-5/2015-08-17/criteres-diagnostiques-demence-trouble-neurocognitif-majeur Whitney E. et Rolfes, S. R. (2008). Understanding Nutrition, 11th edition, Thomson and Wadsworth, Belmont, Etats-Unis, p.154.

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